dimanche 5 novembre 2006

3. Mafate, suite et fin

Après le carry poulet de la veille et encore une bonne nuit réparatrice, nous nous levons au lever du soleil. Spectacle garanti. Les montagnes et falaises s'illuminent peu à peu sous nos yeux.
7h00, c'est l'heure du petit déj'. On se goinfre avant de partir pour notre dernière étape. Nous avons rendez-vous avec le 4X4 à 13h00.

Nous quittons Îlet à Bourse vers 9h00 et allons vers Îlet à Malheur.



L'église d'Îlet à Malheur :




Nous traversons ce magnifique îlet avec toujours de très belles vues sur le cirque :




Passé l'îlet, nous entamons une descente de deux heures pour atteindre la rivière des Galets au fond :


Un dernier point de vue :



Et une dernière "crèche" ! :


Nous arriverons à Deux Bras à 13h00 pile. Enfin, 13h00 pour moi, Cyrille est arrivé depuis un quart d'heure. Les 4X4 attendent les touristes sortant du cirque. Le notre mettra près d'une heure à nous sortir du cirque en empruntant le chemin bien défoncé dans le lit de la rivière. Nous arrivons à destination : la civilisation ! Des voitures, des routes, du bruit...nous étions bien sans tout cela. Nous nous promettons de repartir l'année prochaine, mais plus longtemps, et pourquoi pas faire les trois cirques en une semaines.


PPPHHIILLLL, le mafatais

samedi 4 novembre 2006

2. Mafate savat' deux doigts

La marche, les beaux paysages, tout cela est très bien, mais j'ai volontairement passé sous silence l'essentiel peut-être : les anecdotes. Et des anecdotes, j'en ai, deux exactement, deux seulement, mais une ENORME !

Le 1er jour en arrivant, nous vidons nos affaires de notre véhicule pour les charger dans le 4X4. Tout y est : sacs à dos avec quelques changes, de l'eau en bonne quantité, les frontales, les chapeaux, la crème solaire....enfin tout quoi ! En partant j'avais prévenu Cyrille que j'oublierai quelque chose. J'oublie toujours quelque chose, mais là, c'est ENORME. De quoi remettre en cause notre départ. Je fouille, et refouille, mais non, introuvable. Je n'ai pas oublié l'essentiel. J'ai oublié l'indispensable. Cyrille blêmit, il est consterné. Vous vous demandez ce que j'ai bien pu oublier. Je n'en reviens toujours pas. L'idée de vérifier m'avait bien effleurée l'esprit, mais à 5h du mat' les idées ne font que m'effleurer. Autant vous dire que l'expression "l'idée m'a effleuré", je l'ai entendu souvent pendant les trois jours qui ont suivi. Eh bien voilà, j'ai tout simplement oublié.....MES CHAUSSURES ! C'est ENORME non, pour trois jours de marches en terrain accidenté. Je ne me démonte pas et je lance : "Je vais y aller à la mafataise : en savat' deux doigts". C'est-à-dire pour les non créolophones en tongues ! Cyrille, rassuré, y va de quelques railleries dont j'ai opportunément oublié le contenu.

Deuxième anecdote. Au cours du dîner de la 1ère soirée, le propriétaire du gîte nous demande notre programme du lendemain. Cyrille lui fait part de notre projet de rejoindre Îlet à Bourse par le GR2. Le propriétaire : " Mais le GR2 est fermé depuis des années !" !!!! Nous sommes étonnés et nous nous interrogeons sur la date d'édition de notre carte.

Trois alternatives s'offrent à nous :
1- Revenir copieusement sur nos pas pour emprunter un autre chemin.
2- Aller jusqu'à la Nouvelle et passer par le chemin scout : au moins 25 km !
3- Emprunter un raccourci en cours d'aménagement par l'ONF passant par le cimetière.

Le propriétaire nous assure que "ça passe". Il y a quelques passages délicats, mais un gars en savat'deux doigts doit avoir l'habitude !

Nous nous couchons, il est au moins 20h30 !

Le lendemain, réveil au lever du soleil. Le paysage est extraordinaire. Nous prenons notre petit déjeuner avec vue imprenable sur le cirque.

Nous quittons le gîte vers 8h. Avant de partir le propriétaire nous donne quelques indications sur notre parcours. C'est la petite bifurcation en noir que j'ai ajouté sur la carte :


En haut de la falaise sur la droite il doit y avoir le Maïdo. Un chemin descend dans le cirque de Mafate à cet endroit. Pour l'avoir emprunter il y a quelques années, je peux vous dire que ça descend "sec". D'ici on s'en doute bien :


Cyrille me fait remarquer quelques "détails" : pas de routes, pas de trottoirs, pas d'éclairage public, pas de mobilier urbain. Cela change considérablement l'image que l'on peut avoir d'une ville ou d'un village.

Enfin il exagère, du mobilier urbain il y en a. Ici des panneaux d'indications :




Le schtroumpf pose devant la boîte aux lettres de Roche Plate :



Un bâtiment administratif du conseil régional :


Quelques vues de Roche Plate :

La case tout au fond avec le toit rouge est notre gîte de la veille.




Nous poursuivons notre marche. Nous croisons ça :


Est-ce le bon chemin pour le cimetière ? On dirait que oui !

Confirmation peu après :

Cimetière, voies sans issue ! Excellent, non ? C'est bien notre route ! Effectivement il faut bien connaître les lieux, ou avoir les indications des locaux pour trouver un tel parcours !

Encore des tombes sur notre chemin :





Nous apercevons enfin le cimetière en contre bas :




Nous croisons dans la descente quelques mafataises transportant du bois :


L'entrée du cimetière jonchée de détritus :

C'est que nous sommes en novembre. Les réunionnais sont de pieux catholiques et fête la toussaint, en octobre, avec ferveur.

Nous cherchons pendant quelques minutes notre chemin. Cyrille s'arrête, il va falloir descendre tout ça, traverser la rivière dans le fond et remonter en face vers Grand Place :


Le chemin vient d'être refait par l'ONF, la "voie sans issue" indiqué précédemment est nickel ! Mais pourtant nous voyons un petit panneau blanc indiquant "interdit au public" :


Nous contemplons les paysages toujours aussi grandioses, mais le chemin a bel et bien disparu. Nous trouvons des planches et du fer à béton : le chantier de l'ONF ! Le chemin s'arrête donc là. Nous voyons vaguement un sentier plus bas. Sans doute un passage délicat. En basket Cyrille passe sans trop de problème. Pour moi c'est un peu plus problématique. C'est très pentu et glissant. Heureusement qu'il n'a pas plu, nous n'aurions peut-être pas pu passer. Je me laisse glisser en attrapant racines et hautes herbes et espérant qu'elles ne ma lâchent pas.


Nous avons retrouvé un sentier, pas en bon état, mais un sentier quand même. Nous poursuivons notre descente et croisons un cours d'eau :



Cyrille décide de se rafraîchir :

A la turbidité de l'eau qu'il laisse derrière lui, ce n'était pas un luxe de se rincer un peu !

En tout cas nous sommes sur le bon chemin. Les panneaux en attestent :





Encore, ça devient une habitude :




Nous arrivons enfin dans la rivière. Cela fait trois bonnes heures que nous marchons. J'ai hâte d'atteindre notre halte déjeuner à Grand Place. Cyrille scrute la carte. Il faut remonter un peu le lit de la rivière pour trouver la suite de notre sentier. Nous avançons parmi les blocs. J'abandonne rapidement et laisse Cyrille chercher. En vain. Il revient sur ses pas, il n'a pas trouvé le sentier. Nous sommes perdus dans le lit de la rivière :


Nous retournons à notre arrivée à la rivière, descendons le lit d'une dizaine de mètres et trouvons enfin la suite du dentier. C'était trop simple, dix mètres à faire ! Presqu'une heure de perdue. Il nous reste 400 m d'ascension pour atteindre Grand Place. Cyrille en grand sportif part devant. Je reste fixé sur mon cardio. Mon but est de faire cette ascension sans dépasser les 140 pulsations par minute pour ne pas me "crâmer". Avec la fatigue j'apprends à gérer mon effort dans la durée. La journée est loin d'être finie.

Vers 12h30 je rejoins Cyrille qui m'attend au sommet à l'ombre d'un arbre. Quelques gorgées d'eau et nous repartons. Nous arrivons rapidement à Grand Place. Nouvel objectif : trouver rapidement une épicerie pour se restaurer. Nous sommes fatigués, nous avons fait l'ascension en plein soleil à midi, dur !

Enfin le réconfort :




Cocas, dodos (bière locale), pain, boîte de maquereaux, saucisson, sardines, salades tout y passe, suivi d'une sieste royale d'une heure.

Nous repartons vers 14h, frais et reposés, pour finir les quelques kilomètres qui nous séparent d'Îlet à Bourse. Peu de kilomètres, mais encore une bonne descente suivi de la remontée.
Soulagement, enfin îlet à Bourse :


D'ici il y a encore et toujours des vues splendides :


Il y a aussi les incontournables "crèches" :




Dés en arrivant nous cherchons un endroit sympa pour nous désaltérer. Genre un bar par exemple. Celui d'îlet à Bourse est tenu par un rasta très cool.

Cyrille en profite pour faire une séance qui semble être du qi gong. La 1ère posture reste un mystère pour moi :




Vous pouvez faire des propositions.

Pour cette position je dirais le flamand rose, non ?


Vous aurez peut-être remarqué la bouteille de perrier !

Moi, j'me la fais local jusqu'au bout :



PPPHHIILLLL, le mafatais

vendredi 3 novembre 2006

1. Mafate, le départ


Île de la Réunion, cirque de Mafate.

Ce cirque est particulier car inaccessible en voiture. Ce qui lui a permis de garder une authenticité comme nulle part ailleurs. J'avais déjà entendu parler de ce lieu il y a bien longtemps dans l'émission "Faut pas rêver". Ils avaient suivi le facteur pendant plusieurs jours faisant sa tournée à pied. Oui, à pied, le cirque de Mafate est magnifique et il se mérite. Plusieurs heures de marche sur des sentiers avec de forts dénivelés sont nécessaires pour y accéder.

Suite à notre enchantement de la nuit passée dans ce cirque à Marla l'année passée, nous avons décidé, Cyrille et moi, d'y rester plus longtemps : 3 jours.

Cyrille par déformation professionnelle s'est occupé de la logistique : tracé du parcours sur la carte, réservation des gîtes et des repas, rendez-vous avec le 4X4 qui nous emmènera à l'entrée du cirque et qui nous récupèrera trois jours plus tard à la sortie. C'est que le Ti'gars est sportif à ses heures et ne profite pas pleinement de ses vacances sans une intense activité. Sans doute encore une déformation due à sa vie parisienne. Moi, je me suis très bien créolisé !

Voilà le programme prévu:


1er jour en rouge : départ de Sans Souci, canalisation des Orangers, nuit à Roche Plate.
2ème jour en jaune : Roche Plate - Ilet à Bourse en passant par Grand Place et Cayenne.
3ème jour en bleu : Ilet à Bourse - Les Deux Bras où le 4X4 nous attend.


De 4h à 5h de marches par jour, avec plusieurs centaines de mètres de dénivelés. Seul le 1er jour devrait être paisible. La canalisation des orangers est un chemin en légère montée. Je préviens Cyrille : "Sur la carte ce n'est pas la longueur du parcours qui détermine le temps pour le faire. Il faut bien observer les lignes de niveaux "serrées" qui traduisent de gros dénivelés.". On le comprendra très vite une fois sur place !


Départ de St-Louis à 5h du mat'. Oui c'est tôt, mais plus tard ce serait méconnaître les embouteillages qui obstruent l'ouest et le nord de l'île. 2h pour parcourir 50 km ce n'est pas de trop. Les embouteillages ne sont pas, hélas, un privilège réservé aux parisiens et à leurs voisins de banlieue.
Nous arrivons à 7h pile à la Rivière des Galets, le 4X4 nous attend. Nous embarquons, et le 4X4 monte péniblement sur un chemin défoncé vers Sans Souci et la canalisation des orangers que nous suivrons à pied pour rentrer dans le cirque.

8h10, nous commençons enfin notre marche. Nous laissons derrière nous le littoral et nous nous enfonçons dans le coeur de l'île. Nous passons devant la dernière habitation. Au fond, sur le littoral, la ville de St-Paul et sa baie du même nom :


Nous suivons la canalisation des orangers qui alimente en eau potable la ville de St-Paul. 1000 mètres sous nos pieds : la rivière des galets, au loin la ville du Port.


Sur notre route nous croisons une curieuse "crèche" :



Au fur et à mesure que nous progressons, nous découvrons peu à peu les paysages magnifiques du cirque de Mafate. On distingue nettement le chemin à flanc de falaise juste au-dessus de la tête du schtroumpf :



Un zoreil à Mafate, avec toute la panoplie anti-soleil : lunettes, bob (classe !), crème solaire et l'accessoire indispensable : l'appareil photographique :



Nous avançons, nous avançons :



Plus d'une heure que nous marchons sous un soleil de plus en plus présent. Nous traversons un tunnel de quelques dizaines de mètres dont voici la sortie :



Un dernier virage et nous pouvons enfin contempler MAFATE. Eblouissant :



Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Il y a encore plus d'une heure de marche pour rejoindre notre gîte à Roche Plate. C'est donc avec un certain soulagement que vers midi nous voyons le panneau indiquant notre gîte et une épicerie :

Cela tombe à pic car nous n'avions rien prévu pour le déjeuner. Nous sommes affamés.

Notre gîte :


Avant une nuit réparatrice, nous aurons droit à notre punch maison, incontournable, et un copieux carry poulet, tout aussi incontournable.

Bonne nuit


PPPHHHIILLLL, le mafatais